L'histoire du Parc Oriental de Maulévrier

Parc en 1900
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Peinture du Château Colbert

De la naissance…

1680

Edouard François Colbert reçoit en dot de son épouse le Château de Maulévrier et le Parc attenant, en 1680. Détruit pendant les guerres de Vendée, le château est reconstruit entre 1815 et 1830. Un premier parc romantique est créé à cette occasion.

En 1895, le domaine Colbert est racheté par Eugène Bergère, un riche industriel du textile choletais. Le couple Bergère rencontre Alexandre Marcel, célèbre architecte parisien, qui devient leur gendre. Lauréat de concours et prix internationaux, il se passionne pour l’Extrême-Orientalisme et s’investit dans l’Exposition Universelle de 1900 à Paris, pour laquelle il réalise trois pavillons. En épousant Madeleine Bergère, il devient l’architecte du domaine et, avec Alphonse Duveau, le chef jardinier du château, ils créent un « paysage japonais » dont la promenade suivra les rives de la Moine. Un étang est creusé, la rivière élargie, de nombreux arbres plantés et certains éléments orientaux de l’Exposition Universelle y sont reproduits.

…à la renaissance

1980

Pourtant en 1945, à la vente de la propriété, le jardin va tomber dans l’oubli. Pendant 40 ans environ, il restera à l’abandon. C’est l’attachement et la passion des habitants de Maulévrier qui vont lui donner un second souffle. En 1980, la commune rachète le Parc et le fait classer au titre des sites naturels français sous l’impulsion de Jean-Louis Belouard maire de Maulévrier à l’époque. Les Maulévrais se mobilisent et les premiers bénévoles commencent à défricher le jardin. Une association est créée fin 1982 pour en assurer la sauvegarde et la gestion. La rénovation du Parc s’intensifie.

Grâce à l’engagement de tous, le Parc de Maulévrier ouvre ses portes au public le 15 juin 1985 et sera bientôt reconnu comme un jardin de promenade et de transformation de la période EDO (XVIe- XIXe siècles) par trois professeurs japonais des universités horticoles de Tokyo et Niigata. Dès lors, d’importants travaux de restauration sont lancés avec l’objectif de développer ce patrimoine dans le respect de son esthétique originelle et des tailles à la japonaise. En 2004, le jardin est labellisé « jardin remarquable » par le Ministère de la Culture et en 2022, l’Association Européenne des jardins japonais y est créée.

Le Parc Oriental de Maulévrier fêtera ses 40 ans d’ouverture au public au printemps 2025.

Restauration Embarcadère Parc Oriental
Restauration du jardin de la pagode, Parc Oriental de Maulévrier
Azalées au Parc oriental
Alexandre Marcel Parc oriental

Alexandre Marcel

1860 - 1928

Architecte parisien, Alexandre Marcel fut lauréat de nombreux concours et prix internationaux. A la fin du XIXe siècle, il se passionne, comme le voulait la mode de l’époque, pour l’orientalisme et en particulier le japonisme. En 1899, il réalise à Paris, rue de Babylone, une salle des fêtes aux décors japonais destinée au directeur du « Bon Marché », aujourd’hui devenue le cinéma « la Pagode ».

Pour l’Exposition Universelle de 1900, Alexandre Marcel crée les pavillons du Cambodge, de l’Espagne et de la Compagnie des Messageries Maritimes, appelé Panorama du tour du Monde, qui lui valent une belle renommée. Certains éléments et fabriques seront intégrés au Parc de Maulévrier, et d’autres achetés par le roi des belges Léopold II, pour sa propriété de Laeken, au nord de Bruxelles. Alexandre Marcel déploiera sa carrière internationale avec la création de l’hippodrome royal d’Ostende, la construction d’un palace pour l’industriel belge Empain à Héliopolis près du Caire, un palais de style français pour le Maharadjah de Kapurthala au Penjab ou encore la construction de la maison de l’ambassadeur de France au Japon en 1913.